Mon ex-patron Antoine Kaburahe du Journal Iwacu, le plus récent journaliste d’enquête burundais a être interpellé, tiré devant la justice, malmené et rélâché comme un chat errant que des garçons de 11 ans sont tannés à jouer avec.
La personne et la compagnie ont leurs détracteurs. Comme tout figure ou entité publique qui se mêle, par nécessité professionnelle, dans des affaires qui suscitent les passions. Mais si le rôle des journalistes est de reconforter les affligés et affliger les confortables, Kaburahe et son équipe ont toujours bien fait. Qu plus est, depuis la fermeture des radios, plus personne ne le fait, sauf Kaburahe. Jusqu’à maintenant ils l’ont laissé faire. Je crois que, comme les Russes ont fait avec le célèbre hebdo Novaya Gazeta, les burundais ont laisser opérer un seul média contestataire d’influence. “Vous pensez que nous muselons les médias?” ils peuvent ainsi dire aux ambassadeurs belges, français, américains, néerlandais. “Regarde ce que ce gars et sa bande écrivent à notre propos, et on les laisse faire!”
Maintenant, pour une raison ou une autre, ils ne voient plus le besoin de ce symbole. On verra où ça s’en va, mais ça ne peut pas être bon.